En guise de conclusion à cet article, voici la 3ème et dernière partie consacrée à l'équipe d'auteurs-compositeurs qui a entouré Johnny dans la conception de son dernier album... qui ne sera bientôt plus qu'un souvenir puisqu'il planche déjà sur de nouvelles chansons qui agrémenteront sa dernière tournée qui commencera fin mai 2009 par le Stade de France à Paris. Dans une récente interview accordée sur RTL, il a déclaré beaucoup songer à la façon dont il va gérer son entrée et sa sortie, deux moments qu'il considère comme étant les plus difficiles de son futur spectacle...
1. Monument Valley (Christian Lejalé / Yvan Cassar - Laurent Vernerey)
2. Être un homme (Marie-Laure Douce / Yvan Cassar - Laurent Vernerey)
3. Always (Didier Golemanas - Alain Goldstein / Didier Golemanas)
4. Chavirer les foules (Michel Mallory)
5. Vous madame (Jacques Veneruso)
6. Je reviendrai dans tes bras (Jean Fauque / Fred Blondin)
7. Que restera-t-il ? (Didier Golemanas)
8. T'aimer si mal (featuring Taj Mahal) (Marc Lévy / Yvan Cassar)
9. Ma vie (Bruno Putzulu / Yvan Cassar- Laurent Vernerey)
10. Laquelle de toi (Bernard Droguet / Fred Blondin)
11. Sarbacane (Francis Cabrel)
12. Ce que j'ai fait de ma vie (Bernie Taupin / Jim Cregan). Adaptation française : Lionel Florence
13. I am the blues (Bono - Simon Carmody)
L'équipe à Jojo
Christian Lejalé : d'origine bretonne, il a assuré la réalisation et la production d'une vingtaine de films et documentaires. Il possède d'autres cordes à son arc : en plus d'être scénariste, il a publié à ce jour trois romans : « Docker », « Les abîmes » et « L'éclipse rouge » qui ont recueilli des commentaires élogieux dans la critique.
Yvan Cassar : comme arrangeur et directeur musicaux, il n'y a pas mieux. On ne compte plus les artistes qui ont loué ses services : Claude Nougaro, Charles Aznavour, Céline Dion, Florent Pagny, Mylène Farmer, Pascal Obispo, Jean-Jacques Goldman ou encore le regretté Gregory Lemarchal. C'est également un musicien hors pair et il joue divinement bien du piano. Il a aussi travaillé avec Vangelis sur différents projets et participé à l'élaboration de CD pour des stars lyriques telles José Carreras et Montserrat Caballé. Il s'occupe des grands spectacles de Johnny depuis 1998 puisqu'il a organisé les concerts du Stade de France, à la Tour Eiffel ainsi que la tournée des Stades de 2003.
Laurent Vernerey : Yvan Cassar a eu le nez fin en l'amenant à rencontrer Johnny. Tout d'abord, il signe deux compositions de toute beauté : « Monument Valley » et « Être un homme » sont deux titres « forts » de l'album. Ensuite, c'est un très bon musicien, un bassiste d'exception qui a débuté aux côtés de Bill Deraime à la fin des années 80. Ensuite, il a travaillé notamment pour Roger Hogdson (du groupe Supertramp), Liza Minelli, Pascal Obispo, Barbara, Claude Nougaro et le jazzman Didier Lockwood).
Marie-Laure Douce : auteur, scénariste et réalisatrice de courts métrages, elle signe un très bon texte pour « Être un homme ». Ses influences musicales sont multiples puisqu'elle écoute aussi bien Barry White que Gainsbourg en passant par Sade, Prince, Jamiroquai et Michel Berger. C'est un peu étrange qu'elle s'immisce dans l'univers musical de Johnny avec toutes ces références. En fin de compte, cette considération n'est qu'un préjugé car la musique a de si fort qu'elle peut rassembler tous les styles différents. En tout cas, pour sa première participation à un album de Johnny, c'est un coup de maître.
Didier Golemanas : il débuta en écrivant « SOS Amor » pour Alain Bashung. Ensuite, il travailla pour Alain Chamfort (« Traces de toi ») ainsi que pour Eddy Mitchell. Mais c'est avec Pascal Obispo qu'il acquiert ses lettres de noblesse puisqu'il lui offrit « Un jour comme aujourd'hui », « Est-ce que c'est l'amour ? » et « Avec qui tu m'aimes ». Il est devenu un incontournable parmi les auteurs de chansons à succès.
Alain Goldstein : auteur-compositeur, il a travaillé entre autres pour Michel Jonasz avec qui il a grandi, Françoise Hardy, Maxime Leforestier, Michel Delpech et Daniel Lévi. Il a enregistré également ses propres créations et vient de sortir un nouveau CD appelé « Ainsi va la vie ».
Michel Mallory : c'est le copain de Johnny, le plus fidèle sans aucun doute. Il pouvait ne pas figurer sur cet album de la renaissance. « Chavirez les foules » est un joli clin d'œil à un autre très gros succès de Johnny : « Toute la musique que j'aime » qu'il composa d'ailleurs avec lui. N'oublions pas que Michel Mallory a aussi chanté et qu'il a eu son heure (ou plutôt son année) de gloire en 1974 avec « Le Cow-boy d'Aubervilliers ». Nanti d'un très joli et très charmeur timbre vocal, il a débuté sa carrière en assurant les premières parties des spectacles de Claude François (lire à ce sujet « Le lien avec Claude François ! »). Pour Johnny, il composa entre autres « Nöel interdit », « J'ai un problème » (le fameux et légendaire duo avec Sylvie), « Le feu », « La terre promise » et « Le bon vieux temps du rock'n'roll ».
Jacques Veneruso : auteur-compositeur-musicien, il a fait partie du groupe « Canada » et sa première collaboration avec Johnny remonte à l'excellent album « Lorada » (pour lequel j'ai d'ailleurs signé un article dans la rubrique « Johnny Hallyday »). Sur ce dernier, il a signé la chanson qui donne le titre à l'album ainsi que « Cherchez les anges », « Tout feu, toute femme » et le fantastique « Ne m'oublie pas ». Il a également composé pour, entre autres, Céline Dion, Garou, Yannick Noah, Florent Pagny et Michel Sardou.
Jean Fauque : à la fois parolier, écrivain et chanteur, Jean Fauque a commencé à être connu dans le monde de la chanson de par sa rencontre en 1970 avec l'arrangeur musical André Popp (l'auteur de « Tom Pilibi », chanson gagnante de l'Eurovision en 1960) et surtout par sa collaboration avec Alain Bashung. Il est loin d'être un inconnu dans l'entourage de Johnny puisqu'il s'occupa de sept adaptations de chansons anglo-saxonnes sur son album « Destination Vegas » dont la plus marquante est, à mon avis, « La ville des âmes en peine ».
Fred Blondin : chanteur-guitariste, il sort en 1989 un 45 tours « Paris au bord des larmes » très bien accueilli par la critique suivi d'un album appelé « Blondin » qui lui vaudra une nomination aux Victoires de la Musique dans la catégorie « Révélations masculines de l'année ». Entre 1996 et 1999, il assurera la 1ère partie de 3 tournées de Johnny. Il lui compose « Dis-le moi » pour l'album « A la vie, à la mort » en 2003 ainsi que « Mon plus beau Noël » et « Ce qui ne tue pas nous rend plus fort » sur « Ma Vérité » en 2005. Son dernier album personnel « Mordre la poussière » remonte à 2003.
Marc Lévy : c'est actuellement l'écrivain français le plus lu, ses ouvrages se vendent à des millions d'exemplaires à travers le monde. Son 8ème roman « Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites » est sorti récemment en avril et a récolté un large succès. Homme simple à qui la renommée ne monte pas à la tête, il a la particularité d'être très abordable et de répondre avec le sourire à toutes les sollicitations que lui oblige son statut : la dernière séance de dédicaces qu'il a offerte sur les Champs-Elysées en est la preuve éclatante, se laissant photographier aux côtés de ses nombreux admirateurs. Johnny n'est pas le premier artiste pour qui il a écrit. Auparavant, il avait déjà offert des textes à Jennifer (« Pour toi » sur son album « Le passage » en 2004) ainsi qu'à Gregory Lemarchal (« Je t'écris » sur « Je deviens moi » en 2005).
Bruno Putzulu : acteur, il se révèle dans « L'Appât » de Bertrand Tavernier en 1995. En 1999, c'est la consécration puisqu'il reçoit le César du Meilleur Espoir Masculin pour sa prestation dans « Petits désordres amoureux » d'Olivier Péray. Ensuite, il tourne aux côtés de son ami Philippe Torreton, avec qui il a fréquenté l'université de Rouen, dans le film « Monsieur N » d'Antoine de Caunes en 2003. Il ne se limite toutefois pas au cinéma puisqu'il a fait de nombreuses incursions dans des réalisations pour la télévision et a figuré à l'affiche de plusieurs pièces de théâtre. Sa participation dans l'écriture de « Ma vie » montre une nouvelle facette de ses talents dont on attend qu'elle se prolifère.
Bernard Droguet : auteur, il a composé aussi notamment pour Mireille (« J'ai changé mon piano d'épaule » en 1975), il lui devait bien ça puisqu'il est issu de son Petit Conservatoire; Colette Renard (« Nostalgies » avec Pascal Sevran en 1983), Dick Rivers (« Ainsi soit-elle » et « Sale mambo » en 1989), Sacha Distel (« Exquises Ex » en 1988), Philippe Lavil (« Pagayer » et « Y a plus d'hiver » en 1992), Gilles Dreu (« Pour une femme » en 1988) et un certain Fred Blondin pour qui il a écrit plusieurs chansons. Il mène une seconde carrière dans la publicité.
Francis Cabrel : on ne présente plus l'auteur-compositeur-interprète d'Astaffort qui collectionne les succès depuis « Petite Marie » en 1974. Son 12ème album studio fraîchement paru, « Des roses et des orties », occupe le haut du classement dans les charts. Comme ses prédécesseurs, il fera l'objet d'une tournée qui commence le 26 septembre et qui passera par Forest National les 31 octobre et 1er novembre 2008. On ne compte plus les tubes, de « Je l'aime à mourir » à son dernier en date « La robe et l'échelle » en passant par « L'encre de tes yeux », « La dame de Haute-Savoie », « Encore et encore », « C'est écrit », « Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai », « Hors saison », etc... Grand admirateur de Bob Dylan, il possède une collection d'une cinquantaine de guitares. Marié et père de trois enfants, il essaie de mener une vie familiale paisible dès qu'il le peut et revient le plus rapidement possible après une tournée dans son petit fief d'Astaffort où il a officié en tant que conseiller municipal de 1989 à 2004.
Bernie Taupin : c'est le célèbre parolier d'Elton John. Il a rencontré ce dernier par l'intermédiaire d'une petite annonce qu'il avait passée dans l'espoir de trouver un compositeur qui accepterait de travailler avec lui... Comme quoi le destin tient à peu de choses ! Depuis la première collaboration pour le premier album d'Elton « Empty Sky », 40 ans sont passés, entrecoupés de quelques brèves incartades. La chanson que Johnny reprend ici provient d'une composition de Bernie et Jim Cregan avec qui il forme, depuis 1995, le groupe « Farm Dogs » au sein duquel milite également un musicien proche de la star : Robin Le Mesurier. Après ces diversifications, on en droit d'attendre une participation d'Elton John sur un prochain album de Johnny... Et pourquoi pas ?
Lionel Florence : c'est par sa composition « Lucie » pour Pascal Obispo qu'il a commencé à se faire connaître et à collaborer avec l'interprète de « Tomber pour elle ». Depuis, il a écrit pour bon nombre d'artistes : Florent Pagny (dont la très belle chanson « Savoir aimer »), Michel Delpech, Patricia Kaas, Natasha St-Pier, Daniel Lévi et Nolwenn Leroy. Il a également participé à l'écriture des comédies musicales « Les Dix Commandements » en 2000 et « Le Roi Soleil » en 2005.
Bono : lui aussi, il est futile de le présenter. Chanteur, guitariste et leader du fameux groupe rock « U2 », Paul Hewson (c'est sa véritable identité) est engagé dans plusieurs combats politiques et humanitaires. Ses actions en faveur de l'Afrique lui ont valu de s'attirer l'attention des dirigeants au sein du G8 qui se sont penchés sur les besoins d'aide au développement des peuples africains les plus défavorisés. Ses collaborations artistiques ne se comptent plus non plus; grand ami de Luciano Pavarotti (il était présent à ses obsèques), il a également côtoyé Frank Sinatra, Johnny Cash, Kylie Minogue, Mary J. Blige, Paul Mc Cartney et Bruce Springsteen. Le dernier album à ce jour du combo est « How to dismantle an atomic bomb » sorti en novembre 2004.
Simon Carmody : intime de Bono, il fait partie de son cercle privé d'amis. Avant d'écrire « I'm The Blues » pour Johnny, il a travaillé avec son célèbre compère pour l'ancêtre du folk irlandais, Ronnie Drew qui se bat actuellement contre un cancer de la gorge. Ils ont composé ensemble « The ballad of Ronnie Drew » en l'honneur de cet artiste exceptionnel qui incarne à lui seul l'âme de la musique irlandaise.
Le lien avec Claude François !
Revenons donc un bref instant sur Michel Mallory dont on se souvient de duos mémorables avec Cloclo sur « Moi je voudrais bien me marier » et sur « Si tu veux être heureux » au cours d'un « Palmarès de la Chanson » le 3 mars 1966. Il s'écarta de l'univers de Johnny pour donner deux très belles chansons à celui qui était son unique concurrent et qui figurent parmi les meilleures : « Un peu d'amour, beaucoup de haine » (qu'il créa avec Alice Dona), sur l'album « Il fait beau, il fait bon » de 1971, figurant en face B du 45 tours « Stop au nom de l'amour » et la terrible « Merci, merci beaucoup » (toujours avec Alice Dona) sur l'album « Viens à la maison y'a le printemps qui chante » de 1972. Deux superbes compositions qui auraient très bien pu appartenir au répertoire de Johnny.
« Un peu d'amour, beaucoup de haine »