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4 juillet 2008 5 04 /07 /juillet /2008 15:17

En guise de conclusion à cet article, voici la 3ème et dernière partie consacrée à l'équipe d'auteurs-compositeurs qui a entouré Johnny dans la conception de son dernier album... qui ne sera bientôt plus qu'un souvenir puisqu'il planche déjà sur de nouvelles chansons qui agrémenteront sa dernière tournée qui commencera fin mai 2009 par le Stade de France à Paris. Dans une récente interview accordée sur RTL, il a déclaré beaucoup songer à la façon dont il va gérer son entrée et sa sortie, deux moments qu'il considère comme étant les plus difficiles de son futur spectacle...


1. Monument Valley (Christian Lejalé / Yvan Cassar - Laurent Vernerey)
2. Être un homme (Marie-Laure Douce / Yvan Cassar - Laurent Vernerey)
3. Always (Didier Golemanas - Alain Goldstein / Didier Golemanas)
4. Chavirer les foules (Michel Mallory)
5. Vous madame (Jacques Veneruso)
6. Je reviendrai dans tes bras (Jean Fauque / Fred Blondin)
7. Que restera-t-il ? (Didier Golemanas)
8. T'aimer si mal (featuring Taj Mahal) (Marc Lévy / Yvan Cassar)
9. Ma vie (Bruno Putzulu / Yvan Cassar- Laurent Vernerey)
10. Laquelle de toi (Bernard Droguet / Fred Blondin)
11. Sarbacane (Francis Cabrel)
12. Ce que j'ai fait de ma vie (Bernie Taupin / Jim Cregan). Adaptation française : Lionel Florence
13. I am the blues (Bono - Simon Carmody)

L'équipe à Jojo 

 

Christian Lejalé : d'origine bretonne, il a assuré la réalisation et la production d'une vingtaine de films et documentaires. Il possède d'autres cordes à son arc : en plus d'être scénariste, il a publié à ce jour trois romans : « Docker », « Les abîmes » et « L'éclipse rouge » qui ont recueilli des commentaires élogieux dans la critique.

 

Yvan Cassar : comme arrangeur et directeur musicaux, il n'y a pas mieux. On ne compte plus les artistes qui ont loué ses services : Claude Nougaro, Charles Aznavour, Céline Dion, Florent Pagny, Mylène Farmer, Pascal Obispo, Jean-Jacques Goldman ou encore le regretté Gregory Lemarchal. C'est également un musicien hors pair et il joue divinement bien du piano. Il a aussi travaillé avec Vangelis sur différents projets et participé à l'élaboration de CD pour des stars lyriques telles José Carreras et Montserrat Caballé. Il s'occupe des grands spectacles de Johnny depuis 1998 puisqu'il a organisé les concerts du Stade de France, à la Tour Eiffel ainsi que la tournée des Stades de 2003.

 

Laurent Vernerey : Yvan Cassar a eu le nez fin en l'amenant à rencontrer Johnny. Tout d'abord, il signe deux compositions de toute beauté : « Monument Valley » et « Être un homme » sont deux titres « forts » de l'album. Ensuite, c'est un très bon musicien, un bassiste d'exception qui a débuté aux côtés de Bill Deraime à la fin des années 80. Ensuite, il a travaillé notamment pour Roger Hogdson (du groupe Supertramp), Liza Minelli, Pascal Obispo, Barbara, Claude Nougaro et le jazzman Didier Lockwood).

 

Marie-Laure Douce : auteur, scénariste et réalisatrice de courts métrages, elle signe un très bon texte pour « Être un homme ». Ses influences musicales sont multiples puisqu'elle écoute aussi bien Barry White que Gainsbourg en passant par Sade, Prince, Jamiroquai et Michel Berger. C'est un peu étrange qu'elle s'immisce dans l'univers musical de Johnny avec toutes ces références. En fin de compte, cette considération n'est qu'un préjugé car la musique a de si fort qu'elle peut rassembler tous les styles différents. En tout cas, pour sa première participation à un album de Johnny, c'est un coup de maître.

 

Didier Golemanas : il débuta en écrivant « SOS Amor » pour Alain Bashung. Ensuite, il travailla pour Alain Chamfort (« Traces de toi ») ainsi que pour Eddy Mitchell. Mais c'est avec Pascal Obispo qu'il acquiert ses lettres de noblesse puisqu'il lui offrit « Un jour comme aujourd'hui », « Est-ce que c'est l'amour ? » et « Avec qui tu m'aimes ». Il est devenu un incontournable parmi les auteurs de chansons à succès.

 

Alain Goldstein : auteur-compositeur, il a travaillé entre autres pour Michel Jonasz avec qui il a grandi, Françoise Hardy, Maxime Leforestier, Michel Delpech et Daniel Lévi. Il a enregistré également ses propres créations et vient de sortir un nouveau CD appelé « Ainsi va la vie ».

 

Michel Mallory : c'est le copain de Johnny, le plus fidèle sans aucun doute. Il pouvait ne pas figurer sur cet album de la renaissance. « Chavirez les foules » est un joli clin d'œil à un autre très gros succès de Johnny : « Toute la musique que j'aime » qu'il composa d'ailleurs avec lui. N'oublions pas que Michel Mallory a aussi chanté et qu'il a eu son heure (ou plutôt son année) de gloire en 1974 avec « Le Cow-boy d'Aubervilliers ». Nanti d'un très joli et très charmeur timbre vocal, il a débuté sa carrière en assurant les premières parties des spectacles de Claude François (lire à ce sujet « Le lien avec Claude François ! »). Pour Johnny, il composa entre autres « Nöel interdit », « J'ai un problème » (le fameux et légendaire duo avec Sylvie), « Le feu », « La terre promise » et « Le bon vieux temps du rock'n'roll ».

 

Jacques Veneruso : auteur-compositeur-musicien, il a fait partie du groupe « Canada » et sa première collaboration avec Johnny remonte à l'excellent album « Lorada » (pour lequel j'ai d'ailleurs signé un article dans la rubrique « Johnny Hallyday »). Sur ce dernier, il a signé la chanson qui donne le titre à l'album ainsi que « Cherchez les anges », « Tout feu, toute femme » et le fantastique « Ne m'oublie pas ». Il a également composé pour, entre autres, Céline Dion, Garou, Yannick Noah, Florent Pagny et Michel Sardou.

 

Jean Fauque : à la fois parolier, écrivain et chanteur, Jean Fauque a commencé à être connu dans le monde de la chanson de par sa rencontre en 1970  avec l'arrangeur musical André Popp (l'auteur de « Tom Pilibi », chanson gagnante de l'Eurovision en 1960) et surtout par sa collaboration avec Alain Bashung. Il est loin d'être un inconnu dans l'entourage de Johnny puisqu'il s'occupa de sept adaptations de chansons anglo-saxonnes sur son album « Destination Vegas » dont la plus marquante est, à mon avis, « La ville des âmes en peine ».

 

Fred Blondin : chanteur-guitariste, il sort en 1989 un 45 tours « Paris au bord des larmes » très bien accueilli par la critique suivi d'un album appelé « Blondin » qui lui vaudra une nomination aux Victoires de la Musique dans la catégorie « Révélations masculines de l'année ». Entre 1996 et 1999, il assurera la 1ère partie de 3 tournées de Johnny. Il lui compose « Dis-le moi » pour l'album « A la vie, à la mort » en 2003 ainsi que « Mon plus beau Noël » et « Ce qui ne tue pas nous rend plus fort » sur « Ma Vérité » en 2005. Son dernier album personnel « Mordre la poussière » remonte à 2003.

 

Marc Lévy : c'est actuellement l'écrivain français le plus lu, ses ouvrages se vendent à des millions d'exemplaires à travers le monde. Son 8ème roman « Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites » est sorti récemment en avril et a récolté un large succès. Homme simple à qui la renommée ne monte pas à la tête, il a la particularité d'être très abordable et de répondre avec le sourire à toutes les sollicitations que lui oblige son statut : la dernière séance de dédicaces qu'il a offerte sur les Champs-Elysées en est la preuve éclatante, se laissant photographier aux côtés de ses nombreux admirateurs. Johnny n'est pas le premier artiste pour qui il a écrit. Auparavant, il avait déjà offert des textes à Jennifer (« Pour toi » sur son album « Le passage » en 2004) ainsi qu'à Gregory Lemarchal (« Je t'écris » sur « Je deviens moi » en 2005).  

 

Bruno Putzulu : acteur, il se révèle dans « L'Appât » de Bertrand Tavernier en 1995. En 1999, c'est la consécration puisqu'il reçoit le César du Meilleur Espoir Masculin pour sa prestation dans « Petits désordres amoureux » d'Olivier Péray. Ensuite, il tourne aux côtés de son ami Philippe Torreton, avec qui il a fréquenté l'université de Rouen, dans le film « Monsieur N » d'Antoine de Caunes en 2003. Il ne se limite toutefois pas au cinéma puisqu'il a fait de nombreuses incursions dans des réalisations pour la télévision et a figuré à l'affiche de plusieurs pièces de théâtre. Sa participation dans l'écriture de « Ma vie » montre une nouvelle facette de ses talents dont on attend qu'elle se prolifère.

 

Bernard Droguet : auteur, il a composé aussi notamment pour Mireille (« J'ai changé mon piano d'épaule » en 1975), il lui devait bien ça puisqu'il est issu de son Petit Conservatoire; Colette Renard (« Nostalgies » avec Pascal Sevran en 1983), Dick Rivers (« Ainsi soit-elle » et « Sale mambo » en 1989), Sacha Distel (« Exquises Ex » en 1988), Philippe Lavil (« Pagayer » et « Y a plus d'hiver » en 1992), Gilles Dreu (« Pour une femme » en 1988) et un certain Fred Blondin pour qui il a écrit plusieurs chansons. Il mène une seconde carrière dans la publicité.

 

Francis Cabrel : on ne présente plus l'auteur-compositeur-interprète d'Astaffort qui collectionne les succès depuis « Petite Marie » en 1974. Son 12ème album studio fraîchement paru, « Des roses et des orties », occupe le haut du classement dans les charts. Comme ses prédécesseurs, il fera l'objet d'une tournée qui commence le 26 septembre et qui passera par Forest National les 31 octobre et 1er novembre 2008. On ne compte plus les tubes, de « Je l'aime à mourir » à son dernier en date « La robe et l'échelle » en passant par « L'encre de tes yeux », « La dame de Haute-Savoie », « Encore et encore », « C'est écrit », « Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai », « Hors saison », etc... Grand admirateur de Bob Dylan, il possède une collection d'une cinquantaine de guitares. Marié et père de trois enfants, il essaie de mener une vie familiale paisible dès qu'il le peut et revient le plus rapidement possible après une tournée dans son petit fief d'Astaffort où il a officié en tant que conseiller municipal de 1989 à 2004.

 

Bernie Taupin : c'est le célèbre parolier d'Elton John. Il a rencontré ce dernier par l'intermédiaire d'une petite annonce qu'il avait passée dans l'espoir de trouver un compositeur qui accepterait de travailler avec lui...  Comme quoi le destin tient à peu de choses ! Depuis la première collaboration pour le premier album d'Elton « Empty Sky »,  40 ans sont passés, entrecoupés de quelques brèves incartades. La chanson que Johnny reprend ici provient d'une composition de Bernie et Jim Cregan avec qui il forme, depuis 1995, le groupe « Farm Dogs » au sein duquel milite également un musicien proche de la star : Robin Le Mesurier. Après ces diversifications, on en droit d'attendre une participation d'Elton John sur un prochain album de Johnny... Et pourquoi pas ?

 

Lionel Florence : c'est par sa composition « Lucie » pour Pascal Obispo qu'il a commencé à se faire connaître et à collaborer avec l'interprète de « Tomber pour elle ». Depuis, il a écrit pour bon nombre d'artistes : Florent Pagny (dont la très belle chanson « Savoir aimer »), Michel Delpech, Patricia Kaas, Natasha St-Pier, Daniel Lévi et Nolwenn Leroy. Il a également participé à l'écriture des comédies musicales « Les Dix Commandements » en 2000 et « Le Roi Soleil » en 2005.

 

Bono : lui aussi, il est futile de le présenter. Chanteur, guitariste et leader du fameux groupe rock « U2 », Paul Hewson (c'est sa véritable identité) est engagé dans plusieurs combats politiques et humanitaires. Ses actions en faveur de l'Afrique lui ont valu de s'attirer l'attention des dirigeants au sein du G8 qui se sont penchés sur les besoins d'aide au développement des peuples africains les plus défavorisés. Ses collaborations artistiques ne se comptent plus non plus; grand ami de Luciano Pavarotti (il était présent à ses obsèques), il a également côtoyé Frank Sinatra, Johnny Cash, Kylie Minogue, Mary J. Blige, Paul Mc Cartney et Bruce Springsteen. Le dernier album à ce jour du combo est « How to dismantle an atomic bomb » sorti en novembre 2004.

 

Simon Carmody : intime de Bono, il fait partie de son cercle privé d'amis. Avant d'écrire « I'm The Blues » pour Johnny, il a travaillé avec son célèbre compère pour l'ancêtre du folk irlandais, Ronnie Drew qui se bat actuellement contre un cancer de la gorge. Ils ont composé ensemble « The ballad of Ronnie Drew » en l'honneur de cet artiste exceptionnel qui incarne à lui seul l'âme de la musique irlandaise.

Le lien avec Claude François !

Revenons donc un bref instant sur Michel Mallory dont on se souvient de duos mémorables avec Cloclo sur « Moi je voudrais bien me marier » et sur « Si tu veux être heureux » au cours d'un « Palmarès de la Chanson » le 3 mars 1966. Il s'écarta de l'univers de Johnny pour donner deux très belles chansons à celui qui était son unique concurrent et qui figurent parmi les meilleures : « Un peu d'amour, beaucoup de haine » (qu'il créa avec Alice Dona), sur l'album « Il fait beau, il fait bon » de 1971, figurant en face B du 45 tours « Stop au nom de l'amour » et la terrible « Merci, merci beaucoup » (toujours avec Alice Dona) sur l'album « Viens à la maison y'a le printemps qui chante » de 1972. Deux superbes compositions qui auraient très bien pu appartenir au répertoire de Johnny.

 

« Un peu d'amour, beaucoup de haine »

"Merci, merci beaucoup"
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27 juin 2008 5 27 /06 /juin /2008 18:30

 

Pour continuer l'évocation du dernier album de Johnny Hallyday et pour célébrer, comme il se doit, son 65ème anniversaire (happy birthday, Johnny... Hallyday !), je vous invite à regarder le « making of » de ce très bon album. Johnny se livre tout simplement sur ses coups de cœur, ses rencontres et ses motivations qui l'ont poussé à enregistrer enfin l'album dont il avait envie déjà depuis quelques années... Cet album qui est le premier conçu chez Warner et qui a été, en partie, à la base de sa rupture avec sa précédente maison de disques. Comme je l'ai dit, c'est l'album du renouveau pour Johnny malgré le fait qu'il ait conservé certaines « associations » dans la création de ses chansons. J'y reviendrai en long et en large dans la 3ème et dernière partie de cet article. Pour l'instant, plongeons- nous dans l'intimité de cet album et suivons Johnny... jusque dans le studio d'enregistrement !

A très bientôt pour la 3ème et dernière partie...

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22 juin 2008 7 22 /06 /juin /2008 16:37

Comme promis et évoqué dans l’article sur l’album « Lorada », voici ma critique personnelle et mes commentaires sur les chansons qui composent le dernier opus de Johnny Hallyday : « Le cœur d’un homme ».
 

Mais avant l’analyse, parcourons d’abord l’ordre des titres :
1.
Monument Valley
(Christian Lejalé / Yvan Cassar - Laurent Vernerey)
2. Être un homme (Marie-Laure Douce / Yvan Cassar - Laurent Vernerey)
3. Always (Didier Golemanas - Alain Goldstein / Didier Golemanas)
4. Chavirer les foules (Michel Mallory)
5. Vous madame (Jacques Veneruso)
6. Je reviendrai dans tes bras (Jean Fauque / Fred Blondin)
7. Que restera-t-il ? (Didier Golemanas)
8. T'aimer si mal (featuring Taj Mahal) (Marc Lévy / Yvan Cassar)
9. Ma vie (Bruno Putzulu / Yvan Cassar- Laurent Vernerey)
10. Laquelle de toi (Bernard Droguet / Fred Blondin)
11. Sarbacane (Francis Cabrel)
12. Ce que j'ai fait de ma vie (Bernie Taupin / Jim Cregan)

      Adaptation française : Lionel Florence
13. I am the blues (Bono - Simon Carmody)

2 autres parties suivront avec en exclusivité l'histoire de toutes les chansons de cet album racontées par Johnny himself et la dernière reposera sur l'équipe d'auteurs-compositeurs qui ont collaboré à la confection de ce très bon CD.

 

Monument Valley

Dès les premières notes de musique, nous plongeons vraiment dans les racines les plus profondes du blues. « Monument Valley » est une parfaite introduction qui donne le ton sur ce que sera, majoritairement, la suite de l’album. Une atmosphère « poussiéreuse » dans le sillage des « Harley Davidson » qui tracent à toute vitesse dans ce fabuleux décor… Et ça sent bon le cuir et la fumée du joint fraîchement mouillé… La rythmique bien qu’étant cadencée est discrète pour laisser la place aux guitares sèches et électriques. Celles-ci sont dominantes dans le morceau habilement maquillé de chœurs judicieux. Et l’on dirait que Johnny a chanté ça durant toute sa vie ! Très bonne chanson d’ouverture, donc, avec une parfaite réalisation musicale du Maître Yvan Cassar.

« Être un homme » est, du moins pour ma part, une meilleure chanson encore. Déjà par le rythme plus soutenu, plus martelé et qui colle bien avec la voix de Johnny qui s’accorde admirablement. Et cet harmonica impertinent, bien présent, qui s’intercale entre les cordes… Excellent ! Yvan Cassar effectue là aussi un travail impeccable, précis, fouillé.
Par contre, je serais beaucoup moins élogieux en ce qui concerne « Always » qui flaire à coup sûr la bonne chanson de « variétoche » avec un refrain qui, dès qu’on l’entend, ne quitte pas nos oreilles… Et on se surprend même à le fredonner ! C’est « l’intrus » de l’album, un clone à « Marie » qui, heureusement, ne dure que 2 minutes 45 !

On est rapidement rassuré avec « Chavirer Les foules » qui nous permet de retremper dans ce bain de blues bien mousseux… telle une bonne bière que l’on déguste en écoutant cette composition de qualité écrite par son bon vieux copain de toujours… Michel Mallory ! Ce dernier connaît parfaitement la recette et c’est très réussi. Le texte ne nous déçoit pas non plus et exprime tout ce que Johnny a provoqué durant sa très longue carrière…
« Vous Madame » est également bien charpentée sur le plan musical ; par contre, pour les paroles, Veneruso aurait pu sincèrement trouver autre chose… Le « Revenez plus tard » est longuet et sa répétition devient un peu lassante sur la fin… Ne retenons donc que la partition musicale qui masque les réelles faiblesses d’un texte à oublier au plus vite…
La chanson suivante est beaucoup mieux… « Je reviendrai dans tes bras » est plus solide, plus franche malgré quelques répétitions superflues. Un changement de rythme supplémentaire n’aurait pas été non plus inutile : le refrain, statique, ne subit pas de variations transcendantes. Mais là n’est pas le plus important, ce qui est primordial dans la chanson, c’est la sensibilité qui se dégage de son interprète et je dirais même plus : la dévotion…

« Que restera-t-il »


« Que restera-t-il » est, personnellement, la plus belle chanson de l’album. Ce n’est pas du blues, c’est plutôt une (très jolie) ballade aux sonorités « country ». C’est très mélodieux avec beaucoup de variations aussi bien dans les couplets que dans les refrains. Golemanas signe une partition très aérée qui permet à la belle voix de Johnny de « vagabonder » entre les notes avec une étonnante facilité. Le texte est bien « frappé » en forme de bilan, de regrets, de questions à propos d’une fin qui s’annonce sur le plan artistique mais aussi sur la vie dont l’horizon, au loin, rétrécit… Très beau et très émouvant à la fois.

Le blues est à nouveau à l’honneur avec « T’aimer si mal » et on retrouve les ingrédients habituels avec, toutefois, encore plus de générosité que dans les autres morceaux de l’album. Une seule ombre au tableau : mais quelle mouche a donc piqué Taj Mahal pour chantonner quelques mots dans un français presqu’incompréhensible ? Il aurait donc pu se passer de cette participation vocale suggestive, surtout en français ! Sur le plan musical, rien à redire; c’est du très bon avec quelques passages savoureux notamment sur le jeu de l’harmonica.
« Ma vie » est une variante à « Que restera-t-il » pour le texte qui évoque les années qui passent, la perte d’amis, la crainte de la solitude… Johnny s’adresse à sa vie comme à une personne qui ne regarde pas derrière elle, qui avance implacablement sans se soucier de quoi que ce soit. La musique, quant à elle, est du style « rock FM » comme on en balance à longueur de journée sur des radios « U.S. »… C’est honorable sans plus mais c’est tout de même encore de l’excellent travail au niveau de l’harmonie des instruments. Yvan Cassar est derrière la console et on sent inévitablement son empreinte. C’est très propre, très pro.
La plage suivante est une petite perle, tant au niveau des paroles que de la musique : un texte qui parle de deux êtres très différents qui se cachent sous les traits d’une seule et même fille. Deux personnalités très controversées, placées aux antipodes, l’une par rapport à l’autre… et ça amuse plutôt Johnny ! En ce qui concerne l’accompagnement musical, les percussions sont subtiles, un touché de guitare sèche bien régulier et plein d’effet qui supplante des guitares électriques toniques… Oui, « Laquelle de toi » est vraiment très agréable à écouter. A coup sûr, elle figure dans mon « top 5 » des meilleures chansons de l’album. Bravo aux auteurs et coup de chapeau à Fred Blondin dont le talent n’a jamais été reconnu à sa juste valeur…

Nul point de présenter « Sarbacane » pour qui connaît un tantinet la bonne chanson française… C’est l’un des plus gros succès de Francis Cabrel que Johnny, ici, reprend avec beaucoup de panache et d’enthousiasme. Il a voulu « se la faire » et, ma foi, c’est réussi. En langage cinématographique, c’est un bon « remake », plus dur, plus « viril » encore que la mouture initiale; Johnny a voulu en remettre « une couche » et, en tout cas, ça accroche… 

« Ce que j’ai fait de ma vie »


« Ce que j’ai fait de ma vie » est encore un récapitulatif sur le parcours d’une vie abordé dans sa dernière tranche. Il est bien mélancolique, notre cher Johnny, comme s’il sentait le souffle de la mort dans son dos. Il ne veut pas partir ainsi sans rien dire, il a besoin de se « confesser ». Et il est plutôt sévère dans son introspection existentielle : il se demande à quoi il a servi ! Mais notre idole se ressaisit bien vite, il éteindra les lumières des projecteurs le cœur léger, l’esprit libre avec le sentiment du devoir accompli, malgré les erreurs et les mauvais choix. Très belle chanson qui donne la chair de poule avec une voix du tonnerre comme si elle voulait atteindre les étoiles…
On attendait la chanson que Bono avait écrite spécialement pour Johnny au tournant… Malgré un anglais parfait et une conduite vocale irréprochable, on est en droit de se montrer déçu. On a beau écouter et réécouter le morceau, ça sonne trop « U2 » et ça ne convient pas forcément à Johnny qui, pourtant, tire très honorablement son épingle d’un jeu musical désordonné, discordé, figé. « I’m The Blues » est un très bon titre de chanson sur laquelle Johnny aurait pu complètement s’identifier mais elle aurait dû mériter une toute autre composition musicale, beaucoup plus en phase avec le contexte de l’album. Dommage…
Pour être complet, signalons qu’un inédit figurait sur le single « Always » : « Ce blues maudit », injustement absent sur l’album, dont la partition musicale se serait bien substituée à celle du titre qui clôt le CD. C’est un blues lent qui se traîne et qui aurait pu constituer un épilogue idéal…


MON CLASSEMENT DES CHANSONS DANS L’ORDRE DE MES PRÉFÉRENCES :

1.    QUE RESTERA-T-IL
2.   
 CE QUE J’AI FAIT DE MA VIE
3.   
 ÊTRE UN HOMME
4.   
 LAQUELLE DE TOI
5.   
 MONUMENT VALLEY
6.   
 CHAVIRER LES FOULES
7.   
 MA VIE
8.   
 JE REVIENDRAI DANS TES BRAS
9.   
 SARBACANE
10.
  T’AIMER SI MAL
11.
  VOUS MADAME
12.
  I’M THE BLUES
13.
  ALWAYS

À SUIVRE...

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10 novembre 2007 6 10 /11 /novembre /2007 14:40
Johnny Hallyday et Claude François, quoi qu’on en dise, se respectaient et s’estimaient énormément : deux styles tout à fait différents, les deux chanteurs les plus idolâtrés de la chanson française… 
 
Mis dos à dos par la presse et leur fan club respectif, les deux « monstres » se sont toujours battus pour être le numéro 1… Ils l’ont été, l’un comme l’autre, d’une façon ou d’une autre… Johnny illumine encore de nos jours la scène française, il la domine outrageusement; ses spectacles sont irréprochables, tout est réglé minutieusement. Les investissements qu’il entreprend pour la préparation et la réalisation de ses shows exceptionnels sont hors du commun. 
 
Aucun autre artiste, aujourd’hui, ne peut le rivaliser. Il en va de même pour la qualité musicale. Johnny s’est continuellement attaché les services des meilleurs musiciens; les arrangements sont soignés et fignolés après de nombreuses et longues répétitions. La perfection, c’était également le souci majeur de Claude François.
 
A ce propos, Johnny lui rendit un vibrant hommage le jour de sa mort :
 
« La chanson française a perdu avec lui un de ses plus grands artistes. Méticuleux à l’extrême, il ne voulait jamais rien laisser passer et répétait ses shows jusqu’à ce qu’ils soient parfaits mais il était d’une exigence telle qu’il n’était même pas content lorsque c’était parfait. Et il recommençait. »
 
En 1997, dans son autobiographie « Destroy », Johnny déclare : « En 1985, quand j’interprète Le chanteur abandonné, l’un des titres forts de Rock’n’roll attitude, c’est à Claude François que je pense. Claude que j’adorais malgré toutes nos différences. »
 
Il le confirme lors d’une interview; il affirme qu’il n’a jamais connu un chanteur incarner autant la solitude, que seul lui savait ce que ce mot voulait dire…
 
Enfin, lors d’une dernière évocation de son éternel rival, il va même jusqu’à avouer : « Claude était un grand artiste et un grand professionnel. Je regrette aujourd’hui de ne pas avoir pu le fréquenter comme je l’aurais voulu, de ne pas avoir eu le temps d’approfondir notre amitié. J’aurais tellement aimé faire un jour, un grand spectacle ou un disque avec lui ». Je pense sincèrement que nous l’aurions tous également souhaité !
 
Num--riser0016.jpgA plusieurs reprises, les deux grands vont se croiser. C’est en 1963 lors d’un spectacle proposé dans le majestueux temple de l’Olympia où Johnny est venu voir Sylvie Vartan qu’il rencontre Cloclo pour la première fois. En 1966, Cloclo répond présent à l’invitation de Guy Lux dans le Palmarès de la Chanson du 7 avril qui consacre entièrement son émission à Johnny. Comme les autres artistes, il se complaît gentiment à interpréter une chanson de Johnny et choisit « Retiens la nuit ». Malheureusement, ils n’ont qu’un simple contact par voix interposées…
Un an plus tard, ils échangent des propos dans une même émission de télévision et, malgré de flagrantes divergences d’accoutrement, les deux chanteurs passent ensemble un très bon moment. A tour de rôle, ils parlent de leur actualité et tout se déroule dans la bonne humeur, voire dans une étonnante et remarquable complicité !

 
Num--riser0015.jpgLeurs chemins coïncident par la suite le 27 mars 1969 lorsque Claude est venu soutenir sa « pouliche » Liliane Saint-Pierre qui chante en première partie d’Antoine que Johnny est venu étrangement applaudir. Visiblement, ils se retrouvent avec beaucoup de plaisir et profitent pour parler musique et vie privée.
Les deux stars semblent tellement proches qu’un mois plus tard, Cloclo vient assister au show de Johnny au Palais des Sports !


243509.jpg
Num--riser0018.jpg
En juin 1977, Cloclo participe à un grand souper à l’Elysée Matignon organisé à l’occasion de l’anniversaire de Johnny. Les retrouvailles sont dantesques, les bouteilles de grand cru s’accumulent à leur table, d’autant plus que Michel Sardou et Démis Roussos se joignent à eux !

Claude François décide alors d’inviter Johnny à venir passer un week-end au moulin. Mais ce dernier ne gardera pas un grand souvenir de son séjour à Dannemois. Alors que tout avait bien commencé (échanges mutuels de cadeaux), Cloclo s’amusa à épater Johnny de ses connaissances œnologiques et lors de la projection du show « Elvis Aloha from Hawaii », il signala à son invité que les chœurs derrière Elvis chantaient faux ! Ce dernier ne l’entendit pas de la même oreille et le dimanche matin, il quitta le domaine à pas feutrés sans attendre le réveil de son hôte pour le saluer...
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8 novembre 2007 4 08 /11 /novembre /2007 21:42
Pochette-Lorada.jpgLORADA, du nom de l’ancienne propriété de Johnny à Ramatuelle, c’est aussi le titre du disque sorti le 20 juin 1995 et que l’artiste dédie à Laura et David
Assurément, le meilleur opus à ce jour avant la parution de son prochain album qui sera dans les bacs des disquaires le 12 novembre. J’y reviendrai prochainement.
Cet album est le fruit du travail d’Erick BENZI, de Gildas ARZEL, Jacques VENERUSO et Jean-Jacques GOLDMAN.
Les trois premiers sont issus du groupe CANADA, dissolu depuis, qui a connu ses heures de gloire pour le single « Mourir les sirènes » en 1987. Mais, artistiquement, ils ne se sont jamais séparés. La rencontre des trois compères l’année suivante avec Jean-Jacques GOLDMAN sera déterminante. D’Artagnan et les 3 Mousquetaires seront réunis et ils seront au service du Roi Johnny.
Cet excellent album commence par une introduction inédite : Johnny chante tous les titres qui le composent. Elle mérite d’être reprise ci-dessous dans son intégralité :
J’avais UN RÊVE À FAIRE. AMI, je voulais RESTER LIBRE. Mais JE L’AI CROISÉ UN MATIN, DANS LE REGARD DES AUTRES. Oh ! LADY LUCILLE, TOUT FEU, TOUTE FEMME, EST-CE QUE TU ME VEUX ENCORE QUAND LE MASQUE TOMBE. Oh ! NE M’OUBLIE PAS et AIME-MOI, je t’emmène CHERCHER LES ANGES à LORADA.
Lorada-1.jpgUne petite merveille de 48 secondes. Le menu est ainsi déballé, il ne reste plus qu’à déguster. Et la sauce prend déjà dès EST-CE QUE TU ME VEUX ENCORE, c’est de la très bonne cuisine ! C’est une entrée succulente; les guitares « slide » du fidèle Robin LE MESURIER, électrique de Gildas ARZEL et acoustique de Jacques VENERUSO portent le mets à ébullition. Les autres ingrédients ne sont pas en reste, non plus : Ian WALLACE à la batterie, Phil SOUSSAN à la basse, Jim PRIME à l’orgue, Erick BENZI aux claviers et percussions, Christophe DUPEU à l’harmonica et les chœurs juteux concoctés par BENZI, VENERUSO et ARZEL sont saupoudrés de la participation généreuse de Jean-Jacques GOLDMAN.
La deuxième entrée est une bien jolie ballade. RESTER LIBRE est très agréable à l’écoute. On ne change pas une recette qui goûte… C’est toujours aussi bon, Johnny est en très grande forme vocale… et nous avons de plus en plus l’eau à la bouche !
LE REGARD DES AUTRES nous met en fameux appétit ! C’est du bon blues bien saignant, pur, savoureux; bref, du premier choix. Johnny nous en met plein les tympans et on en redemande !
A peine ce plat consommé, voilà que la pièce de consistance nous est servie : LADY LUCILE sent le rock bien chaud épicé de l’incroyable puissance vocale de Johnny. Décidément, il ne nous épargne pas, celui-là. Et en plus, il en remet encore une couche à la fin. Du très grand art.
Lorada-2.jpgEnfin arrive un sorbet pour faire une petite pause… UN REVE A FAIRE nous permet de digérer sans aucune difficulté. Au passage, la qualité ne change pas, les proportions sont toujours bien respectées. On se sent admirablement bien, la vie est belle.
Mais l’optimisme est de courte durée car voilà que J’LA CROISE TOUS LES MATINS nous fait mal comme une claque en pleine figure. Et nous en prenons une terrible, tellement le texte et la musique sont forts. La tristesse de Johnny envers la femme qu’il croise tous les jours à 5 heures 40 et qu’il ne connaîtra jamais…
Et l’émotion persiste avec CHERCHER LES ANGES. Johnny insiste pour que nous partagions sa peine. Et on ne peut que l’écouter… Il chante si bien, il crève le plafond… Et nous prenons une deuxième claque de dimension dans la tronche. On ne se remet pas tellement il est grand dans la détresse.   
TOUT FEU, TOUTE FEMME nous met du baume au cœur. Johnny ne va pas nous lâcher comme ça sans nous asséner une nouvelle gifle. C’est encore du rock bien brut et le Chef dégage une telle énergie qu’il fait voler toutes les casseroles !
Et nous ne sommes pas encore au bout de nos surprises. Quatre petits fours nous attendent au tournant… Le premier est de taille, QUAND LE MASQUE TOMBE dévoile ce qui se cache au plus profond de son cœur. Et il le chante avec ses tripes. En ce qui me concerne, c’est la plus belle chanson de cet album. Nous sommes repus…
Afin de nous soulager, Johnny nous convie à boire le verre de l’amitié avec lui. AMI nous semble tellement proche, tellement intime qu’on croirait être tout près de lui en pleine séance d’enregistrement. C’est le titre le plus convivial qui nous fait comprendre que sans les amis, on n’est rien du tout…
Dans AIME-MOI, cet infatigable baroudeur de Johnny est une nouvelle fois à la recherche du parfait amour. Il le clame avec une telle délicatesse que la belle va sûrement succomber…
NE M’OUBLIE PAS clôt cet album de bien belle manière : le pousse-café est bien servi, la coupe est pleine. La reprise de ce titre de CANADA est finement exécutée. Le Chef est à la hauteur de sa réputation… Il vaut largement les cinq étoiles ! L’addition est salée mais on se laisse facilement aller à un pourboire… et à reprendre un dernier verre ! Merci, Johnny, pour ces beaux moments de bonheur, d’émotion et d’exception !
Voici une longue version live de CHERCHER LES ANGES en 1995 où Johnny met le feu à Bercy :
 
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