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24 août 2008 7 24 /08 /août /2008 16:11


Je ne sais pas ce que vous en pensez mais personnellement, je trouve que Louis de Funès est le plus grand acteur comique français de tous les temps. Oui, parfois, c'est vrai, il en fait des tonnes mais il faut reconnaître qu'il avait un puissant pouvoir d'improvisation ! Au cours des films qu'il tournait, il lui arrivait fréquemment d'avoir de nouvelles idées; il les développait, les mettait en scène et les répétait des dizaines et des dizaines de fois afin qu'elles soient les plus drôles possibles. C'est un acteur irremplaçable qui nous a amusés pendant plus de deux décennies et qui reste toujours indémodable. Dans l'article qui va suivre, vous allez faire connaissance avec cinq grands musiciens, cinq compositeurs de musiques de films qui ont, à un moment de leur carrière, inévitablement croisé le chemin de Louis de Funès.


Commençons par Raymond Lefèvre qui vient de nous quitter le 27 juin 2008 à l'âge de 78 ans. Si vous avez vu au moins une émission de Guy Lux entre 1966 et 1981, c'est lui que vous aperceviez en train de diriger ses musiciens lors de la musique d'introduction. Une longue silhouette reconnaissable entre toutes, une barbichette qui façonnera une personnalité attachante, éminemment sympathique, toujours au service des invités de son Maître de cérémonie. Avant de devenir chef d'orchestre et avoir sa propre formation, Raymond Lefèvre fut, début des années 50, pianiste de jazz aux côtés du célèbre clarinettiste, saxophoniste ténor Hubert Rostaing et du saxophoniste, flûtiste belge Bobby Jaspar. Ce dernier, malgré une disparition soudaine par crise cardiaque le 28 février 1963, était également très connu dans le monde du jazz pour avoir joué avec Sacha Distel. Ensemble, ils avaient enregistré un « 4 pistes » en 1957. Musicien accompli, Raymond Lefèvre devient successivement compositeur et arrangeur. Repéré par Franck Pourcel et Paul Mauriat, il affûtera ses excellentes prédispositions en tant que directeur d'orchestre au contact de ces deux grands chefs de formation. Mais c'est à la Télévision Française qu'il accède à la célébrité en devenant le chef d'orchestre attitré des émissions de Guy Lux. Cependant, il ne se limitera pas à cette fonction. Le réalisateur Jean Girault, dont on connaît la complicité légendaire avec Louis de Funès, fait appel à lui pour la composition des musiques de ses films.  De 1964 à 1982, Raymond Lefèvre apparaît donc au générique de 9 films dont le célèbre fantaisiste est la vedette : la saga des « Gendarmes » (6 films en 1964, 1965, 1968, 1970, 1978 et 1982), « Les Grandes Vacances » (1967), « Jo » (1971) et « La Soupe aux Choux » (1981). Je vous propose d'écouter la musique des « Grandes Vacances » et de « Jo ». Pourquoi ce choix ? Tout d'abord, pour le premier film, je considère qu'elle est vraiment annonciatrice d'une bonne comédie avec beaucoup d'entrain caractérisé par ce florilège de cuivres qui dégage d'entrée une sonorité inspiratrice de joie, gaieté et bonne humeur. Le rythme est soutenu et malgré une répétition continuelle dans la ligne mélodique, il n'y a aucune lassitude à l'écouter : elle est relativement courte et les changements instrumentaux (cordes et basse) sont variés.

 

 

En ce qui concerne le deuxième, je définirais la musique comme un pastiche  de celle d'un « James Bond » saupoudrée de quelques notes bien reconnaissables que l'on retrouve généralement dans les « westerns » du style « Il était une fois dans l'Ouest ». L'ensemble est également très tonique, très emballé avec un déploiement généreux de cuivres et de cordes (on ne change pas une bonne recette !). Enfin, pour en terminer avec Raymond Lefèvre, précisions qu'il était unanimement apprécié dans beaucoup de pays dont le Japon où il donna de nombreux concerts ainsi que l'Allemagne où il reçut plusieurs disques d'or.

 

 

Disparu le 19 décembre 1984 en ayant recours au suicide pour mettre fin à ses jours, Michel Magne était l'un des compositeurs de musiques de films les plus doués et les plus talentueux de sa génération. Acculé par des dettes qui devenaient trop lourdes à supporter et dégoûté de la perte de « son » Château d'Hérouville dans le Val d'Oise où il avait emménagé, à grands frais, un superbe studio d'enregistrement, Michel Magne décida de tirer sa révérence. Auteur de plus de 110 musiques de films, il eut une période très prolifique entre 1963 et 1973 pendant laquelle il dut répondre à de nombreuses sollicitations. Outre la série des « Angélique », il se chargea de la trilogie des « Fantômas » qui nous intéresse tout particulièrement. Pour le premier des trois longs métrages, l'influence « jazzique » est perceptible dès le début du générique. Mêlant des thèmes très contrastés tantôt pour les scènes où apparaît le criminel, tantôt pour celles où notre admirable Fufu entre en piste, le musicien nous entraîne au sein même de l'action en utilisant tout ce qu'il y a de plus conventionnel dans les variantes instrumentales pour ce genre de film : les cuivres pour annoncer l'arrivée du bandit, les percussions dites « légères » (xylophone) pour les pitreries du Commissaire Juve... Ecoutez la bande sonore du générique de « Fantômas se déchaîne » : l'auteur utilise carrément ce procédé afin d'exprimer musicalement, et avec quel brio, les péripéties marquantes du premier épisode. Pour le troisième volet des aventures du personnage créé par Pierre Souvestre et Marcel Allain, « Fantômas contre Scotland Yard », et du fait qu'elles sont censées se dérouler en Ecosse (alors qu'en réalité, les scènes dans le Château ont été tournées dans celui de Roquetaillade, en Gironde et celles pour la chasse à courre en forêt de Fontainebleau... pour la petite histoire !), le générique débute, somme toute logiquement, sur un très beau morceau de cornemuses qui précède le thème propre à Fantômas dont la ligne mélodique a subi quelques petites modifications : le rythme est sensiblement plus lent, agrémenté d'effets musicaux en référence à ceux qui accompagnent traditionnellement cette cruelle pratique de chasse à courre.


Pour en revenir à la carrière de Michel Magne, signalons que c'est lui qui est à l'origine des musiques des films d' « OSS 117 » réalisés, comme pour les « Fantômas » par André Hunebelle (ce dernier avait son compositeur fétiche, tout comme Jean Girault avec Raymond Lefèvre) ainsi que de « Mélodie en sous-sol », « Les barbouzes », « Les tontons flingueurs » et les films de Jean Yanne : « Moi y en a vouloir des sous », « Les Chinois à Paris » et « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » pour ne citer que les principaux. C'est en 1962 qu'il acquiert avec un ami le Château d'Hérouville complètement en ruines qu'il décide de retaper. Toutes ses royalties y passent pour en faire un endroit paradisiaque où les personnalités du show- business aimaient s'y retrouver (il lui arrivait d'accueillir deux cents ou trois cent convives...). A la mort de son ami en 1965, il rachète la partie droite du Château tout en continuant ses petites « extravagances ».  A partir de mars 1968, les événements se précipitent : son épouse le quitte et un incendie détruit l'aile gauche du Château qui venait d'être rénovée à grands frais. Michel Magne se lance alors, à corps perdu, dans la réfection de sa propriété et installe un studio d'enregistrement dans l'aile droite. Par la même occasion, il fonde une société : « Studios d'Enregistrement Michel Magne » et, après le « George Sand », un  autre studio, baptisé « Chopin » est aménagé. Désormais la société emploie une vingtaine de salariés pendant que Michel Magne reçoit toujours du beau monde et délaisse peu à peu son travail de compositeur au profit de son costume d'hôte afin de veiller aux bons soins de ses invités. Ses studios ayant acquis une renommé internationale, il voit défiler les plus grandes stars : Canned Heat, Memphis Slim et... Elton John qui y enregistre un album complet : « Honky Château ». Malheureusement, Michel Magne ne parvient plus à faire face aux besoins financiers du Château et suite à une association qui ne lui causera que de graves ennuis (faillite frauduleuse), il se sépare de sa société et de sa propriété en juin 1979. Marqué par ces échecs cuisants, il n'arrivera plus jamais à se remettre au travail convenablement, et, malgré un refuge artistique dans la peinture et la sculpture, il choisit de se donner la mort au Novotel de Pontoise... Triste épilogue pour un compositeur de génie qui aurait mérité une fin de carrière beaucoup plus glorieuse !

   

Georges Delerue a quelque peu tardé avant de s'intéresser à la musique. Ce n'est que vers l'âge de 15 ans qu'il prend conscience qu'il ne peut plus s'en passer en écoutant son grand père maternel diriger une chorale d'amateurs, sa mère jouer occasionnellement du piano et chanter les grands airs de « Faust » ou « Carmen » pendant des réjouissances familiales. Occupé très jeune à la fabrique de limes de son père, il concilie son travail avec l'apprentissage, l'après-midi, du solfège et de la clarinette. Mais très vite, il délaisse cet instrument au profit d'un autre qui l'attire beaucoup plus : le piano. La première œuvre qu'il choisit de jouer est « Romance sans Parole » de Félix Mendelssohn qu'il décortique lui-même. Son talent inné est tel qu'il reçoit les éloges de son professeur avec lequel il s'initie principalement aux compositions de Chopin, Bach, Beethoven, Grieg et Mozart. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, Georges Delerue fête ses 20 ans et termine ses études au Conservatoire de Roubaix. Auréolé d'un 1er prix de piano, 1er prix de musique de chambre, 1er prix d'harmonie et 2ème prix de clarinette, le directeur lui conseille de passer le concours d'entrée au Conservatoire National Supérieur de Paris. Georges se rend donc dans la capitale et subvient à ses besoins financiers grâce à des engagements qu'il décroche dans des bals, aux baptêmes, mariages et obsèques (il s'initie à l'orgue) ainsi que dans des piano-bars. 1952 est l'année où tout commence véritablement pour Georges Delerue sur le plan artistique : sa rencontre avec Boris Vian est déterminante pour la suite de sa carrière. Les projets qu'ils concrétisent ensemble lui permettent de se faire un nom et de lui ouvrir les portes du Club d'Essai de la Radio Télévision Française dont il prend la direction de l'orchestre. L'année suivante, il crée sa première composition pour une dramatique : « Les Princes de Sang » qu'il joue en direct (c'était très courant à l'époque). Dès lors, tout s'enchaîne : en 1954, il se charge de la musique de spectacles « Sons et Lumières » (« Lisieux » et « La Libération de Paris »), l'année d'après, il écrit une « Symphonie Concertante pour Piano et Orchestre » et en 1959, il fait ses premiers pas dans le cinéma pour « Le Bel Age » de Pierre Kast (où il s'associe avec l'arrangeur Alain Goraguer qui a notamment travaillé avec Serge Gainsbourg) ainsi que pour « Les Jeux de l'Amour » de Philippe de Broca. Nous faisons un petit bond dans le temps pour atterrir en 1965, l'année qui nous intéresse pour cet article où Georges est sollicité pour écrire la musique du « Corniaud » avec Bourvil et Louis de Funès. Pour le générique, il nous convie à une gentille valse avec l'accordéon comme instrument dominant. C'est beaucoup plus qu'une « valse musette » que l'on danserait sous les lampions multicolores d'un bal populaire... La mélodie prend, ici, dans le contexte du film, une toute autre signification : elle nous emmène dans une véritable aventure faite d'humour, de gags et... de suspense sans oublier une pointe de sentiments amoureux ! Georges Delerue a vu juste en composant le « score », il ne fallait surtout pas une musique tonitruante bardée de cuivres et de percussions... C'est une comédie, dans son sens plein, et l'utilisation de l'accordéon est tout à fait indiquée !  
 


Le film connaîtra le succès que l'on sait et la renommée de Georges a déjà dépassé les frontières de l'hexagone. C'est le réalisateur anglais Ken Russell qui est le premier cinéaste étranger à reconnaître l'immense talent de Georges Delerue en lui confiant la musique de son film « French Dressing » en 1964 et à lui consacrer, l'année suivante, un documentaire pour la BBC intitulé « Don't Shoot The Composer ». Les récompenses vont se succéder pour le musicien français : en 1967, les Etats-Unis lui décernent un Emmy Award pour  « Our World », l'hymne qu'il écrit pour l'inauguration de la Mondiovision ; en 1979, il reçoit le César de la meilleure musique de film pour « Préparez vos Mouchoirs » de Bertrand Blier et l'Oscar pour « A Little Romance » de George Roy Hill; en 1981, le Jury des Césars le consacre à nouveau pour « Le Dernier Métro » de François Truffaut.  Ce dernier le sollicite encore en 1983 pour « Vivement Dimanche » avant de disparaître le 21 octobre 1984. Georges Delerue en sera très marqué et son activité s'en ressentira jusqu'à son décès soudain en 1992. Il repose au Forest Lawn Memorial Park de Glendale en Californie.

Né à Athènes en 1932, Georges Garvarentz émigre en France, au début de la guerre, avec ses parents d'origine arménienne.  Son père, musicien, était très célèbre dans son pays puisqu'il écrivit l'hymne national arménien. La famille se fixe à Paris et Georges continue ses études dans l'optique de devenir médecin. Cependant, tout au fond de lui-même, secrète une passion pour la musique dont l'épanouissement se produit lorsqu'il assiste à la projection de « Rhapsody in blue », une biographie romancée de George Gershwin en 1945. C'est un véritable coup de foudre et George sait qu'il sera plus tard musicien et compositeur. Il entre donc à l'Ecole Supérieure de Musique de Paris et commence très rapidement à écrire des partitions. C'est dans les années 60 qu'il devient célèbre : il s'associe à Charles Aznavour dont il épouse la sœur, Aïda, le 17 septembre 1965. Avec Charles, il formera, jusqu'à son décès le 19 mars 1993, un des duos les plus célèbres, si pas le plus célèbre, de la Chanson Française. C'est toujours lui qui se chargera de la musique et Charles dira de lui qu'il était vraiment son alter ego, son double... Outre la musique du « Tatoué » qui nous intéresse ici et qu'il composa en 1968 pour Denys de la Patellière, Georges écrivit également, pour ne citer que les plus connues, les musiques de « Un Taxi pour Tobrouk » (1960), « Les Parisiennes » (1962), « Cherchez l'Idole » (1963) et « Paris au mois d'août » (1966). Pour « Le Tatoué », si vous écoutez attentivement l'entièreté du générique, vous remarquerez la présence indubitable de deux pôles musicaux opposés, deux extrêmes, ou si vous préférez encore, de deux contrastes s'identifiant parfaitement au comportement des deux protagonistes de cette comédie. D'une part, une musique entraînante et gaie riche de cuivres propre au riche brocanteur roublard et tenace qu'incarne Louis de Funès; de l'autre, une musique « du bon vieux temps », essentiellement jouée, me semble-t-il, au cor qui sied admirablement bien au personnage de légionnaire débonnaire, très attaché aux valeurs et (!) aux couleurs nationales interprété par le brillant Jean Gabin.


Côté chansons, Georges Garvarentz signe les plus grands succès de son beau-frère (« Non, je n'ai rien oublié », « Désormais », « Il faut savoir », « Les plaisirs démodés »,...) ainsi que « Retiens la nuit » pour Johnny Hallyday et « La plus belle pour aller danser » pour Sylvie Vartan pour lesquelles Charles écrit les paroles. En 1973, le duo mythique crée une opérette « Douchka », la dernière représentation à Mogador du couple le plus célèbre de l'Opérette, Marcel Merkès et Paulette Merval (dont je peux, d'ores et déjà, vous annoncer qu'un article leur sera consacré prochainement dans la catégorie « Les grands noms de l'Opérette »). Georges continuera donc à composer pour Charles qui, dans les derniers jours de sa vie, lui amènera un piano jusque dans sa chambre d'hôpital afin d'écrire une ultime mélodie qu'il chantera en 1994 sous un titre évocateur : « Ton doux visage » faisant référence à l'éternelle gentillesse qui caractérisait la personnalité de son complice.

Pour ce dernier chapitre consacré à Vladimir Cosma, je vous propose les musiques des films suivants, par ordre chronologique : « Les Aventures de Rabbi Jacob » (1973), « L'Aile ou la Cuisse » (1976) et « La Zizanie » (1977). En ce qui concerne l'ultime collaboration entre Gérard Oury et Louis de Funès, nous avons droit, permettez-moi l'expression, à un générique d'enfer. Et ce dernier est saisissant avec, en toile de fond, la baie de New- York avec les inoubliables tours jumelles du World Trade Center. La partition du multi-instrumentiste (en plus de tenir la baguette, Vladimir Cosma est violoniste de formation et pianiste !) est tout bonnement géniale. Pour une production de cette ampleur, il fallait une musique d'ouverture de grande qualité et le moins que l'on puisse dire est qu'elle ne déçoit aucunement ! Le rythme est enlevé, rapide et bien régulier sur une mélodie, certes, simpliste au premier abord mais qui a du tonus, du « répondant » pour la bonne et simple raison que dès la première écoute, vous pouvez la reproduire ou la fredonner sans aucune difficulté ! C'est ça, la recette d'une très bonne musique de film !

 

 

Et que dire de la scène dans laquelle Rabbi Jacob danse ? Epoustouflante prestation de Louis de Funès qui mérite indéniablement une ixième rediffusion :

 

 
Ce moment d'anthologie est certainement celui qui résume le mieux la nature de l'acteur : un talent immense pour l'improvisation (je me répète mais je ne le dirai jamais assez !), pour le sens du rythme affiché dans ses gags mais aussi, et surtout, dans la brillante exécution de cette danse qui n'est pas à la portée de tout comédien (n'oublions surtout pas qu'avant d'être acteur, Louis de Funès a été pianiste de jazz et qu'il a donc acquis une solide expérience dans la perception du rythme) une générosité illimitée à faire rire, à vous arracher des larmes de joie, de bonheur intense quitte à en mourir...     

Cette petite parenthèse qui me tenait à cœur étant faite, évoquons maintenant la musique des retrouvailles de Louis de Funès avec le cinéma : 1976 marque son grand retour avec Claude Zidi aux commandes. « L'Aile ou la Cuisse » est un grand succès dès sa projection en salles et à nouveau, Vladimir Cosma signe un générique d'excellente facture. Les premières notes de pur classique sont prodigieuses; viennent ensuite les percussions qui imprègnent à la mélodie un rythme rondement mené sans toutefois se démarquer de la touche « classique ». Après environ 50 secondes, ce sont des chœurs qui prennent le relais sur une partition de comédie plus traditionnelle, avec encore, à la base, des notes pas trop compliquées à chanter mais qui, une nouvelle fois, frappent juste pour se fixer avec aisance dans la mémoire collective.

Par contre, en ce qui concerne « La Zizanie » réalisé encore par Claude Zidi, je ne pense pas que ce soit sa meilleure musique de film, loin de là. Pour celle-ci, Vladimir Cosma a recours à l'électronique et de plus, le thème est répétitif, trop même : la ligne mélodique ne subit une variante que durant une trentaine de secondes mais ça n'atténue en rien sa monotonie. Sur le plan créativité, on est très loin des deux génériques précédents. Il est heureux qu'un montage animé ait été réalisé afin d'avaler cette « couleuvre » musicale indigeste et insipide...

Vladimir Cosma a grandi au sein d'une famille de musiciens : né le 13 avril 1940 à Bucarest, en Roumanie, son père est pianiste et chef d'orchestre, sa mère écrit et compose ainsi que l'un de ses oncles également chef d'orchestre et sa grand-mère était pianiste... Comment, dans ces conditions, ne voulez-vous pas être musicien à votre tour ? Comme tout artiste qui veut réussir, il se rend à Paris en 1963 et continue ses études musicales à l'Ecole Normale de Musique de Paris. C'est Michel Legrand qui le débusque afin qu'il s'occupe des arrangements de ses chansons. Le célèbre compositeur des « Moulins de mon cœur » pris par ses nombreux engagements lui demande alors de composer, à sa place, la musique du film « Alexandre Le Bienheureux » d'Yves Robert et c'est la consécration. Son travail fut récompensé aux Césars à deux reprises : en 1982 pour « Diva » de Jean-Jacques Beinex et en 1984 pour « Le Bal » d'Ettore Scola. Tout récemment, il vient de faire une incursion remarquée dans le monde de l'Opéra en créant « Marius et Fanny » d'après l'œuvre de Marcel Pagnol dont la première, en deux actes, a été donnée le 4 septembre 2007 à l'Opéra de Marseille avec, dans les rôles principaux, Roberto Alagna et son épouse, la soprano Angela Gheorghiu.

Les deux liens avec Claude François !


Tout d'abord, celui avec Louis de Funès, bien sûr. Claude François en est fou à tel point que lors de chaque repas au Moulin, les invités ont droit aux célèbres répliques et mimiques que le chanteur connaît par cœur pour avoir visionné ses principaux films de nombreuses fois ! Il fera tant et si bien qu'une rencontre historique sera organisée dans les studios d'Europe n° 1 lors de l'émission « 5-6-7 » de Marie-France Bruyer et Jacques Ourévitch à laquelle Sheila participe également. Cloclo n'en croit pas ses yeux, il est assis à côté de son idole et pendant quelques instants, il est émerveillé tel un enfant qui reçoit son premier cadeau des mains du Père Noël !

Ensuite, Georges Garvarentz a écrit la musique, sur des paroles de Françoise Dorin, de la très jolie chanson « Au coin de mes rêves » tirée de la comédie musicale « Cendrillon » jouée pour la télévision en 1966 par Christine Delaroche et Claude François. Pour cette chanson, Georges Garvarentz compose une mélodie très douce et romantique qui convient admirablement bien à la tessiture de Cloclo. Ce titre aurait pu très bien être adapté par le chanteur en anglais pour connaître une carrière Outre-manche; en effet, très « easy listening », très « french lover », il aurait pu figurer dans un répertoire aux accents « crooner » que Claude François aurait habilement et judicieusement exploité, dans la direction musicale qu'il comptait prendre, au même titre que « My Way » et « My Boy »...

 

 

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commentaires

B
<br /> Bravo pour cet excellent article qui m'a fait passer un très bon moment, j'y ai retrouvé les noms que je cherchais mais je vois que vous n'avez pas parlé d'une collaboration unique mais mémorable<br /> avec François de Roubaix lors de "l'homme-orchestre"... Cosma l'a fait danser (notamment), de Roubaix, lui, le fait chanter !!! ici: http://www.youtube.com/watch?v=itzYl-bOnCA<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Merci de votre passage et de votre intérêt pour cet article. Très juste votre remarque sur François de Roubaix que vous faites bien de mentionner. Pour les musiques des films de Louis de Funès,<br /> elles sont tellement nombreuses qu'évidemment, je ne pouvais pas toutes les citer mais il est vrai que cette collaboration était inédite et qu'elle permettait, comme vous le souligner, de faire<br /> chanter le célèbre comique. Personnellement, "L'homme Orchestre", malgré la performance choréographique de l'acteur, ne m'a pas enthousiasmé et de surcroît, la musique ne m'a pas tellement "touché"<br /> non plus... Mais je ne veux pas sous estimer, que du contraire, le travail de ce compositeur qui, par contre, pour "Le Vieux Fusil", avait écrit une extraordinaire partition...<br /> <br /> <br />
B
Bonsoir Alice et merci de votre visite sur mon blog. J'ai déjà entendu ce morceau au piano qui n'est en fait qu'un court extrait mais je suis incapable d'en citer la référence... Je suis désolé de ne pouvoir mieux vous répondre... On a beau avoir un blog musical mais on ne peut pas tout connaître... Ce serait trop beau ! Au plaisir de vous retrouver sur mon blog !
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A
bonjour je me permets de vous écrire parce que je vois que vous êtes interressé par Louis de Funès, ses films etc.<br /> J'aurais une question à vous poser : savez vous quel est le morceau de piano que joue Louis de Funes ds "Comme un cheveux sur la soupe" , morceau que l'on peut trouver à cette adresse ci : http://www.dailymotion.com/video/x2a3lz_funes-au-piano_fun<br /> <br /> Merci d'avance
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B
Oui, j'ai une grande admiration également pour Bourvil et Fernandel mais j'ignore si ce dernier était instrumentiste... En tout cas, tous les deux ont mené une fabuleuse carrière au Music-Hall conciliée avec leur activité au cinéma !
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F
Ton article est intéressant à plus d'un titre, Bernie. Car non seulement, il nous retrace les carrières de ces musiciens talentueux... mais il nous rappelle également le rôle indispensable de la musique pour un film, d'où l'importance du choix du compositeur.<br /> <br /> Quand au talent de Louis de Funès, il est fait également partie de mes comédiens favoris... avec Fernandel et Bourvil... deux autres grands artistes également interprètes de chansons, mais également musicien (du moins, en ce qui concerne Bourvil... Fernandel, je ne sais pas ?)
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