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22 février 2016 1 22 /02 /février /2016 10:39

LE BLOG NOTE DE BERNIE

CHIC : LE FREAK (1978)

En ce 17 avril 1996, la fête bat son plein pour la venue du fameux groupe CHIC au Nippon Budokan, la plus grande salle de spectacles du centre-ville de Tokyo, la même qui avait accueilli les Beatles qui étaient les premiers à s’y produire du 30 juin au 2 juillet 1966. Aux côtés de Nile Rodgers et Bernard Edwards, les deux âmes fondateurs de la formation en 1976, les invités sont prestigieux. Outre le guitariste Slash de Guns N’ Roses qui fera un solo époustouflant sur « Le Freak », les deux compères accompagneront Steve Winwood ainsi que les Sister Sledge. Les tubes pleuvent après la prestation éblouissante de Slash, « I Want Your Love », « He’s The Greatest Dancer », « We Are Family », « Do That Dance », « Good Times » et tout le monde semble bien s’amuser à l’exception de Bernard Edwards qui se sent de plus en plus mal au fur et à mesure du déroulement du concert. Il lance même au public en forme de boutade : « I’ve got the Tokyo Flu » (« J’ai la grippe de Tokyo »). Le lendemain du concert, Bernard est retrouvé inanimé dans sa chambre d’hôtel par son ami Nile. Bernard était déjà grippé lors de leur arrivée au Japon. Négligeant de se reposer et de se soigner, le virus s’est mué en pneumonie emportant avec elle un des guitaristes les plus doués au monde. À partir de ce jour, CHIC ne sera plus jamais le même et encore aujourd’hui, même s’il joue à nouveau sous l’appellation « Chic featuring Nile Rodgers », ce dernier ne peut chasser de sa mémoire ces images tragiques lors de la découverte du corps sans vie de son ami. Le 10 juillet 1978, lorsque sort le 45 tours « Le Freak », extrait de l’album « C’est Chic », on assiste au succès foudroyant d’une formation qui apporte un nouveau son, inédit, fait de basses et de beat percutant, avec des violons au rythme bien précis et des partitions vocales chantées sur un ton monocorde mais qui se révèlent efficaces et se fondent parfaitement dans le schéma de structure musicale élaboré par Rodgers et Edwards. Le disque est n° 1 au Billboard et fait un top 10 dans la plupart des charts européens. Rien que pour les États-Unis, il se vend à 4 millions d’exemplaires et devient presque leur hymne ambassadeur. À l’origine, la chanson s’appelait « Fuck off » (qui veut dire très platement en anglais « Allez vous faire foutre ») en référence au pénible souvenir du duo qui s’était vu refuser l’entrée au Studio 54, célèbre discothèque de New York, alors qu’ils avaient rendez-vous avec Grace Jones. Furieux, ils retournèrent chez eux pour travailler sur le riff qu’ils avaient en tête tout en chantant « Fuck Off ». Finalement, ils remplacèrent l’expression par « Freak Out » qui fait référence à une nouvelle danse et Rodgers déclara : « Nous n’avions pas eu ce que nous désirions ardemment sur le moment, ce qui nous a permis d’obtenir plus que ce que nous n’avions jamais imaginé ». Comme quoi, avec « Le Freak », on peut tout se payer…

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21 février 2016 7 21 /02 /février /2016 18:59

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VAYA CON DIOS : PUERTO RICO (1988)

Dani Klein ou, si vous préférez, Vaya Con Dios, a tiré sa révérence le 25 octobre 2014 par un ultime concert à Forest National. L’aventure de Vaya Con Dios avait commencé en 1988 avec un album éponyme composé de 12 titres dont les célèbres « Don’t Cry For Louie », « Just A Friend Of Mine », « Puerto Rico » et la reprise de « Johnny » chanté à l’origine par Edith Piaf. Dani Klein mais aussi le bassiste Dirk Schoufs et le guitariste Willy Lambregt forment un trio musicalement très homogène et d’une savoureuse complémentarité. Il faut dire que la voix « soul » de Dani Klein est particulièrement bien mise en valeur et, ce qui frappe à l’audition de la plage titulaire de ce premier album, c’est l’infime qualité sonore des instruments principaux joués par l’excellent Schoufs (qui quittera le groupe en 1991 avant de partir prématurément en 1992 pour un monde meilleur) et Lambregt qui s’en ira rejoindre Les Scabs. Après « Night Owls », un second album très réussi sorti en 1990, emmené par les efficaces « Nah Neh Nah », « What’s A Woman » et « Night Owls », Dani Klein se retrouve seule au commande de Vaya Con Dios dont elle continue à véhiculer le nom à l’instar de Mick Hucknall avec Simply Red. Le départ de ses deux compères n’altère aucunement son enthousiasme à faire paraître un 3ème album, « Time Flies », en 1992, dont on pouvait croire qu’il était le dernier. 3 ans plus tard, Dani persiste, résiste et signe « Roots & Wings » aux accents blues-rock qui truste la 1ère place dans le nord du pays et la seconde dans la partie francophone et duquel sera extrait le single « Don’t Break My Heart » coécrit notamment par Willy Lambregt, l’ex-guitariste du groupe. Pourtant, en 1996, Dani décide d’arrêter et édite, en forme d’adieu, un « Best Of » suivi d’une nouvelle compilation intitulée « What’s A Woman » en 1998 comme si Vaya Con Dios ne devait pas mourir. Il faudra attendre « The Promise » en 2004 pour que Vaya Con Dios renaisse de ses cendres avec des chansons enregistrées en plusieurs langues aux rythmes diversifiés pour encore mieux affirmer son appartenance à la pluralité des influences musicales que l’on retrouve dans le disque. Après « The Ultimate Collection » en 2006, Dani vaincra les vieux démons avec « Comme on est venu », un album exclusivement en français alors qu’elle avait écarté définitivement cette éventualité lors de ses débuts avec Vaya Con Dios de crainte de ne pouvoir rivaliser avec les grands de la Chanson Française… Le 25 octobre 2014, Dani a dit au revoir à son public, est-ce un adieu à tout jamais ? En attendant, la musique de Vaya Con Dios se laisse emporter par une brise nostalgique jusqu’au large de Puerto Rico

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16 octobre 2015 5 16 /10 /octobre /2015 19:46

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PHIL COLLINS : SUSSUDIO (1985)

« Sussudio », quel drôle de titre pour une chanson, n’est-ce pas ? Eh bien, c’est pourtant celui que Phil Collins a choisi pour intituler l’un des grands succès qui composent son 3ème album solo « Not Jacket Required » de janvier 1985 dont il est la plage titulaire et le second single après « One More Night » paru préalablement fin novembre 1984. « Sussudio » s’emparera de la première place dans le Top 100 du Billboard et sera n° 12 au Royaume-Uni. De l’album, deux autres morceaux seront exploités en singles : « Don’t Lose My Number » et « Take Me Home » qui sortiront en juillet 1985. Intéressons-nous maintenant aux origines de ce curieux titre dont plusieurs versions existent : la première raconte que Phil Collins l’aurait trouvé en entendant quelqu’un bégayé dans le studio d’enregistrement. Il avait un défaut de prononciation et ne pouvait dire correctement « studio », Collins aurait alors directement imaginé « Sussudio » pour le titre de sa chanson. La deuxième prétend que lors de l’écriture du morceau, Collins avait d’abord commencé par la musique et s’était ensuite occupé des paroles en essayant de produire un son rythmique déclarant lui-même par la suite qu’il avait employé ce mot absurde pour traduire la sensation auditive qui s’en dégageait. Enfin, la dernière prétend que Collins l’aurait improvisé en programmant numériquement les percussions. Il aurait alors laissé échapper « Sussudio » de sa bouche pour accompagner sa propre perception émanant de la numérisation rythmique du morceau. Enfin, lors d’une interview, Collins avait expliqué qu’en fait, « Sussudio » était le nom d’une fille imaginaire et que la chanson avait trait au sentiment amoureux que vous pouviez éprouver pour quelqu’un durant votre jeunesse estudiantine. Pour la structure instrumentale de « Sussudio », Collins a sorti la grosse artillerie : c’est David Frank qui a régi le design sonore ainsi que les arrangements des différents synthétiseurs (Mini Moog, Bass et DMX), Daryl Stuermer est aux guitares et les « Phenix Horns », la principale section de cuivres sur les albums de « Earth, Wind & Fire » composée de Don Myrick au saxophone, Louis Satterfield au trombone, Michael Harris et Rhamlee Michael Davis aux trompettes complètent cette superbe distribution. Pour la petite histoire, « Sussudio » paraîtra en single au Royaume-Uni avec « The Man With The Horn » en seconde plage tandis que c’est « I Like The Way » qui se joindra au morceau principal pour le pressage américain. « Sussudio » sera également éditée en version longue remixée d’une durée de 6’33.

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20 juillet 2015 1 20 /07 /juillet /2015 18:12

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SIMON & GARFUNKEL : BRIDGE OVER TROUBLED WATER (1970)

Aujourd’hui, le Blog Note s’attarde sur une grande chanson, certainement l’une des plus belles jamais créées. Paul Simon la compose pendant l’été 1969 tandis qu’Art Garfunkel honore le film Catch 22 de Mike Nichols de sa participation. À cette époque, Paul loue une maison qu’il occupe avec son épouse Peggy sur Blue Jay Way à Hollywood. Tout d’abord, il faut savoir que, dans sa version initiale, « Bridge Over Troubled Water » ne possédait que deux couplets. Paul Simon décida d’en ajouter un et il l’écrivit en studio. En ce qui concerne le prolongement vers l’apothéose sonore finale, c’est Art Garfunkel, avec l’aide du producteur Roy Halee, qui le concevra en se basant sur le travail de Phil Spector sur le morceau « Old Man River » des Righteous Brothers. Alors que cette magnifique ballade parle d’amitié, le duo ne va pas bien et les conflits sont légion entre Simon et Garfunkel. Au niveau de sa structure musicale, d’abord créée à la guitare, la mélodie ne devait être jouée qu’au piano, avec le concours du claviériste Larry Knechtel, sur laquelle devait venir se déposer uniquement la voix de Garfunkel, celle de Paul intervenant seulement dans le troisième couplet. Plus tard, Paul expliquera qu’il fut inspiré par un negro spiritual de 1959, « O Mary, don’t you weep », faisant partie du répertoire d’une formation de gospel appelée The Swan Silvertones, très célèbre dans les années 40 et 50, dont les paroles « I’ll be a bridge over deep water if you trust in my name » furent à l’origine de l’écriture de la chanson. Avant la sortie du 33 tours abritant « Bridge Over Troubled Water », c’est le boss de Columbia Records en personne, Clive Davis, qui imposa que le titre figure en plage titulaire de l’album, que ce dernier en porte le même titre et qu’il en soit le premier extrait en 45 tours, un choix inédit et judicieux pour un morceau de près de cinq minutes qui sera n° 1 aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni et en France, n° 2 en Australie et en Irlande et n° 3 en Allemagne, le single se vendant à plus de 6.000.000 d’exemplaires sur le plan mondial. Quand les spécialistes l’entendirent pour la première fois, certains firent des allusions comme quoi la chanson faisait l’éloge de la drogue, les mots « Silver Girl » évoquant une seringue. Assez laconiquement, Paul Simon confiera que ce sont plutôt les premiers cheveux gris de son épouse qui l’inspirèrent. « Bridge Over Troubled Water » sera repris par de nombreux grands artistes à commencer par Elvis mais aussi Johnny Cash, Aretha Franklin et plus près de nous, Nana Mouskouri. Pour le 40ème anniversaire, Columbia rééditera en 2011 l’album original, accompagné d’un DVD contenant un documentaire d’une durée de 60 minutes sur le « making of » de « Bridge Over Troubled Water », 8 x disque de platine, n° 1 pendant 10 semaines dans la catégorie albums avec, au total, une présence dans les Charts de plus d’un an et demie après sa sortie.

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18 juillet 2015 6 18 /07 /juillet /2015 20:11
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FRANKIE GOES TO HOLLYWOOD : THE POWER OF LOVE (1984)

F.G.T.H., ces initiales vous rappellent-elles le nom d’une formation ? Bien sûr puisqu’il s’agit de Frankie Goes To Hollywood composé du chanteur soliste Holly Johnson, du claviériste Paul Rutherford, du batteur et percussionniste Peter Gill, du bassiste Mark O’Toole et du guitariste Brian Nash. C’est en 1983 que le groupe connaît son premier grand succès avec « Relax ». Ce morceau ne sera que le prélude à d’autres hits qui, pourtant, n’émailleront que deux albums studio : « Welcome To The Pleasuredome » de 1984 et « Liverpool » de 1986; parmi les titres qui seront repris par la compilation « Bang ! The Greatest Hits of Frankie Goes To Hollywood » figure « The Power of Love », extrait du premier album, qui sort en maxi 45 tours en novembre 1984 avec deux titres en face B : le cynique « The World Is My Oyster » et le plus anecdotique « Holier Than Thou ». Dès sa diffusion, le morceau est n° 1 au mois de décembre et décroche un Top 10 dans la plupart des classements européens ainsi qu’au Canada et en Nouvelle-Zélande. Ses deux rééditions en 1993 et 2000 susciteront le même engouement puisque ses meilleurs classements seront respectivement n° 10 et n° 6. À propos de la chanson, Holly Johnson, qui l’a coécrite avec Mark O’Toole, Brian Nash et Peter Gill, déclarera : « J’ai toujours senti que « The Power of Love » était le disque qui pourrait me sauver dans cette vie. De sa spiritualité et de sa passion se dégage un aspect biblique : le fait que l’amour est finalement la seule chose qui importe. » Les paroles font très bien passer le message : l’amour est plus fort que tout, l’amour c’est la lumière, il vous éloigne du mal, c’est un feu purificateur. « Make Love Your Goal » résume parfaitement en 4 mots les bienfaits de la puissance de l’amour, votre âme qui se consume, ce désir qui brûle en vous, cette force qui vient du ciel et qui vous sublime. Ce titre l’ayant déjà profondément marqué durant la trop brève carrière de cette formation et alors qu’il se sait atteint du virus du SIDA en novembre 1991, Holly Johnson reprendra « The Power of Love » en 1999 dans son 3ème et dernier album solo « Soulstream », cette nouvelle version lui permettant une ultime apparition dans le Top 100 britannique. Bon, maintenant, détendez-vous, soyez « relax » et il est bien évident qu’il faut être « Holly » pour bien profiter de la puissance de l’amour…

 

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11 juillet 2015 6 11 /07 /juillet /2015 08:29
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U2 : WITH OR WITHOUT YOU (1987)

Aujourd’hui,  j’ai choisi de vous raconter le « making of » de « With Or Without You », l’une des plus grandes chansons de la plantureuse discographie de U2. Le morceau figure sur la troisième plage de l’album « The Joshua Tree » qui paraît début mars 1987. Trois singles officiels en seront extraits : « With Or Without You » sera le premier, édité au cours du même mois, suivi par « I Still Haven’t Found What I’m Looking For » et « Where The Streets Have No Name » respectivement en mai et août 1987. « With Or Without You » deviendra très vite n° 1 aux États-Unis ainsi qu’au Canada; le single se classera également dans le Top 10 de la plupart des charts européens, il sera n° 2 au Pays-Bas, n° 3 en Belgique et n° 4 au Royaume-Uni. C’est une démo enregistrée fin 1985 qui est à l’origine de la chanson, la formation continuant à la travailler durant les sessions de l’album « The Joshua Tree ». Exprimant les propres sentiments contradictoires de Bono à la fois sur la vie qu’il mène en tant que musicien et sur celle en tant qu’être humain, le morceau aura la particularité de passer par de nombreux stades de conception musicale avant d’atteindre la structure finale qu’on lui connaît. La première mouture est même qualifiée d’horrible par The Edge tandis que le bassiste Adam Clayton la juge « trop sentimentale » notamment à cause des accords qui tournaient en boucle. La formation songera même à renoncer à sortir la chanson du fait que Bono et ses acolytes ne parvenaient pas à dénicher les arrangements musicaux qu’ils souhaitaient imprégner au morceau. Finalement, c’est sous l’impulsion et avec la collaboration de Gavin Friday que Bono trouve la bonne formule. Toutefois, un autre musicien se révèlera déterminant dans la conception instrumentale de « With Or Without You » en la personne du guitariste canadien Michael Brook qui sera à l’origine du son produit par l’ « Infinite Guitar », un instrument qui permet d’obtenir une note soutenue continuelle sans qu’elle ne soit rejouée, c’est ce que l’on appelle, dans le jargon musical, l’effet sustain. C’est The Edge qui, bien évidemment, se chargera de créer ce son à partir de l’ « Infinite Guitar » dans une pièce totalement isolée des autres instruments. Au début du morceau, la voix de Bono, dans un registre bas, ne fait qu’accentuer le contraste avec la note en continu de la guitare, une savoureuse combinaison qui est à la base du grand succès d’un morceau entré à jamais dans le classement huppé des 500 plus grandes chansons de tous les temps dans le célèbre magazine « Rolling Stone ».

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28 juin 2015 7 28 /06 /juin /2015 20:16
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MORT SHUMAN : LE LAC MAJEUR (1972)

D’origine polonaise, le petit Mortimer s’installe avec sa famille à Brooklyn mais son enfance est difficile. La vie est supportable grâce à la musique et c’est le domaine classique qui l’intéresse quand il entre au Conservatoire de New York. Mort devient un musicien confirmé et élargit sa culture musicale avec l’apprentissage du rhythm’n’blues. En 1958, il rencontre Doc Pomus avec qui il formera un redoutable duo dans la composition de chansons pour Elvis Presley. En effet, « His Latest Flame », « Surrender », « Suspicion », « Kiss Me Quick », « Viva Las Vegas », « Little Sister », « Double Trouble », pour ne citer que les principales, seront interprétées par le King et même reprise sur une compilation intitulée tout simplement « Elvis Sings Mort Shuman & Doc Pomus » qui paraîtra en 1985 exclusivement sur le marché allemand. Il travaille également pour Andy Williams, Janis Joplin mais aussi pour la formation Manfred Man. Mais Mort regarde plus loin et veut absolument traverser l’Atlantique pour s’installer en France où il fait la connaissance d’un certain Jacques Brel. Les deux artistes se découvrent des goûts communs (la musique, bien sûr, mais aussi l’alcool et le tabac) et des liens indéfectibles d’amitiés unissent désormais les deux artistes à un tel point que Mortimer crée une comédie musicale composée exclusivement de chansons de Jacques Brel qu’il adapte en anglais. Le spectacle remportera un succès triomphal à Broadway et une version cinématographique en sera tirée sous le titre « Jacques Brel i salive and well and living in Paris ». Le premier enregistrement studio de Mort Shuman remonte à 1969. Cette année-là, Mort sort un album concept sous le titre « My Death » avec une face appelée « My Birth » et l’autre « My Death ». Ce 33 tours comprend notamment des chansons de Brel en français (« Mon enfance ») mais aussi en anglais (« Caramels » pour « Les Bonbons », « Song For Old Lovers » pour « La Chanson des Vieux Amants » et « My Death »). Toutefois, c’est en 1972 avec « Le Lac Majeur » que Mort se fait adopter par le public français, une chanson longue boudée par les radios qui finiront par la diffuser vu son incroyable succès. Cosignée Mort Shuman pour la musique et Etienne Roda-Gil pour le texte, dirigée orchestralement par l’indéracinable Jean-Claude Petit, la chanson dépeint admirablement l’atmosphère autour du lac italien : l’espace, la tristesse, la guerre mais aussi l’exode que l’on voit défiler sous nos yeux au son d’une musique douloureuse et suppliante.

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13 juin 2015 6 13 /06 /juin /2015 18:27
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MICHÈLE TORR : EMMÈNE-MOI DANSER CE SOIR (1978)

Elle naît à Pertuis dans le Vaucluse un 7 avril en 1947. Son père est facteur et s’émerveille quand, à l’âge de 6 ans, elle chante au plus grand plaisir de son entourage et participe à son premier concours de chant. C’est vrai que la petite Michèle a un très joli timbre et pose sa voix avec une étonnante justesse. Elle concourt sur d’autres podiums où elle se produit et gagne avec une facilité déconcertante écœurant au passage ses concurrents non seulement par son charme mais aussi et surtout par une parfaite interprétation. En janvier 1964, Michèle Torr (dont le deuxième « r » remplace la lettre « t », la dernière de son véritable nom) enregistre son premier 45 4 pistes intégralement composé d’adaptations : « Dans ma rue » de « Down Our Street » de Jackie and The Raindrops et « Bon Anniversaire » d’ « Happy Anniversary » de Pat Powdrill  sur la face A tandis que la face B présente « Quand je sors avec toi » de « Broken Heart (and a pillow filled with tears) » de Paul Anka et « C’est dur d’avoir 16 ans » d’ « It Hurts To Be Sixteen » de Ronnie Grossman. Au mois de mai, elle conforte son succès avec « Dans mes bras, oublie ta peine ». En 1966, sa chanson « Ce soir, je t’attendais » est sélectionnée pour représenter le Grand Duché du Luxembourg à l’Eurovision où elle termine 10ème. Tout au long des années 60 et 70, elle occupe une grande place dans le cœur du public français qu’elle conquit par sa gentillesse, sa simplicité mais aussi par son professionnalisme. Des années 70 où elle accumule les tubes : « Une vague bleue » en 74, « Cette fille, c’était moi » en 75, « Une petite française » en 1977, chanson avec laquelle elle se présente pour la seconde fois à l’Eurovision, cette fois-ci sous les couleurs de la Principauté de Monaco qu’elle honore d’une très méritoire 4ème place. Mais c’est en 1978 qu’elle décroche la timbale avec « Emmène-moi danser ce soir », un 45 tours qui se vend à 3 millions d’exemplaires. Sur une ligne mélodique efficace composée par François Valéry et un texte de Jean Albertini interpellant tout un chacun sur la sédentarité et les mauvaises habitudes qui peuvent enliser la vie d’un couple, la chanson figure dans la tracklist de tous ses concerts ainsi que celui au cours duquel elle devrait se produire prochainement à Las Vegas ! 

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10 juin 2015 3 10 /06 /juin /2015 18:27
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CHARLES AZNAVOUR : LA BOHÈME (1965)

« Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître »… Si vous connaissez un tant soi peu les grandes chansons de Charles Aznavour, vous aurez reconnu ces célèbres paroles extraites de « La Bohème » dont le 45 tours sort en décembre 1965, une chanson composée exclusivement pour l’opérette « Monsieur Carnaval » avec un texte de Jacques Plante sur une musique d’Aznavour qui appartient à cette catégorie exceptionnelle des rares artistes dont seul le nom s’identifie à leur renommée et à leur immense talent. Eh oui, vous l’avez bien lu, « La Bohème » est tirée de « la plus contemporaine des comédies musicales et la plus moderne des opérettes », dont la partition musicale a été intégralement écrite par Charles Aznavour sur un livret de Frédéric Dard (le créateur de San Antonio), une opérette qui fut créée au Théâtre du Châtelet en 1965 avec Georges Guétary et Jean Richard dans les rôles principaux. Il faut savoir que « La Bohème » engendrera une double polémique, non seulement entre Charles Aznavour qui avait déjà enregistré la chanson avant la générale du spectacle et Georges Guétary qui gravera sa version par après, mais bien également entre les maisons de disques des deux artistes, respectivement Barclay et Pathé-Marconi. La tension s’amplifiera avec les déclarations d’Aznavour, à son retour des États-Unis, qui déclarera à la presse, fort de l’énorme succès des ventes de son disque : « C’est Georges Guétary lui-même qui m’a supplié d’inclure la chanson à l’opérette (elle n’y était pas initialement destinée). Je participe au lancement de « Monsieur Carnaval » et l’on s’en plaint ! Ce n’est quand même pas ma faute si je vends plus de microsillons que Georges Guétary ! ». Pourtant, 900.000 exemplaires de la version de Guétary seront écoulés et, finalement, les deux antagonistes se réconcilieront à l’initiative de Frédéric Dard qui les invitera à un show télévisé en Suisse en faveur des enfants du Tiers Monde au cours duquel ils interpréteront « La Bohème » ensemble. Pour en revenir au format vinyle, signalons que des versions allemande et italienne verront le jour avec également des pressages belge et espagnol dont les pochettes sont différentes du 45 tours original, des simples très prisés par les collectionneurs et fans en quête d’objets inédits d’une idole pour qui le temps n’a pas d’emprise et qui, chaque matin, se souvient que Montmartre, en ce temps-là, accrochait ses lilas jusque sous ses fenêtres… 

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15 avril 2015 3 15 /04 /avril /2015 12:14
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EDWIN STARR : H.A.P.P.Y. RADIO (1979)

Vous souvenez-vous d’Edwin Starr ? Ce chanteur, originaire de Nashville, né le 21 janvier 1942 et décédé d’un infarctus le 2 avril 2003, a connu un énorme succès avec la chanson « War » en 1970 (n° 1 aux États-Unis et n° 3 en Grande-Bretagne) dont une première version avait été enregistrée par The Temptations. Elle fut notamment reprise par Bruce Springsteen et son E-Street Band en 1985. En 1979, alors que le Disco déferle sur la planète entière, il sort « Contact » (n° 65 aux États-Unis et n° 6 en Grande-Bretagne) et « H.A.P.P.Y. Radio » (n° 79 aux États-Unis et n° 9 en Grande-Bretagne), deux joyaux qui font fureur sur les pistes des discothèques. Mais avant de décortiquer ce morceau, je vous propose une brève bio d’Edwin Starr. Il commence à chanter à l’âge de 15 ans et c’est avec « Agent Double’O’Soul », un titre inspiré de la saga des James Bond, qu’il se fait enfin remarquer en 1965. Juste avant son plus gros hit, il édite « 25 Miles » en 1969, un superbe morceau issu de l’usine « Motown », qui se classe en 6ème position au Billboard. Sa carrière est définitivement lancée mais curieusement, après « War », il devra attendre la période « Disco » pour faire à nouveau parler de lui. Le début des années 80 s’avère anecdotique et Edwin Starr s’allie avec le fameux trio StockAitken et Waterman (la fabrique de tubes pour Rick AstleyKylie MinogueJason DonovanCliff Richard, Donna Summer…) pour « Whatever Makes Our Love Grow » en 1987 qui ne décrochera qu’une 98ème place dans le Top 100 britannique… C’est à l’aube du second millénaire qu’il fait un retour remarqué, notamment au cours de la « Party at the Park » à Swindon, entre Londres et Bristol, en 2002 où il reprend, entouré de très bons musiciens et avec une verve incroyable, ses plus grands succès dont « Contact » et « Happy Radio ». Pour en revenir à ce dernier morceau, prenons la peine d’analyser succinctement la fabuleuse introduction musicale de 34 secondes qui inclut tous les bons ingrédients à la recette du Disco : des chœurs bien en voix sur un fond de grosse caisse à laquelle viennent s’adjoindre des battements de mains avec une section de trompettes dont les effets sonores sont superposés. Les gimmicks de la basse viennent ensuite enjoliver l’ensemble pour aboutir à l’une des meilleures intros que le Disco ait connue. Enfin, un petit mot sur le clip où l’on peut voir Edwin Starr dans un studio de radio, affublé d’un t-shirt du titre de sa chanson, tantôt à la régie, derrière la console et « On the air », comme on dit dans le jargon du monde de la radio.  

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